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Il faut bien se lever

Eléâzar

Maître Poète
#1
Il faut bien se lever si l’on veut se coucher
Et ne pas se laver si l’on veut se doucher ;
Moi, je ne dors que peu et je reste assez sale
Dans ce corps encore de force colossale

Qui ne connaît pâte à dents et gel du shampooing
Qu’au premier mai quand je dresse mon méchant poing
Pour manifester mon aigreur et ma colère
Contre je ne sais qui qu’à demi je tolère.

Il faut écouter avant de se les boucher
Et avant de viser, il ne faut pas loucher ;
Moi, je n’ai plus qu’un œil et une mince oreille
Pour voir écouter croître une salsepareille

Mais plus de musicien à part Mozart entendre
Resté en tête et me parlant d’un parent tendre
Qui lui fit composer la musique de nuit
Afin de dissiper l’angoisse de l’ennui.

Il faut bien s’enrhumer si l’on veut se moucher,
Se talquer si l’on veut se toucher et coucher ;
(Moi, dans le nez, je n’ai rien d’autre qu’un grand verre
Qui me sert pour mes vers, mes chansons de trouvère.)

A mes côtés, l’aimée, mon petit bout fidèle
Se laisse bécoter (oh ! je suis bouffi d’elle)
Et ma sève fraîche giclant de mon corps brut
Etonne ce cerf vert (pas très prêt pour le rut.)